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VOYAGES SOLIDAIRES AU SUD KIVU
DU
17 AU 30 JUILLET 2009
Initiateur : Laurent VELGHE
Décembre 2009
Introduction
Je pense qu’il y a autant de réponses que de participants. Aussi ne puis-je parler que de mes motivations. Tout d’abord, une pulsion inextinguible me poussait à un retour aux sources. Ayant terminé les 4 dernières années d’humanités au collège de Bukavu formé par ces jésuites formidables qui abattaient un travail fou en Afrique, je brûlais d’envie de fêter mes 50 ans de diplôme sur place. 1959 -2009 Ò un demi-siècle ! Quelle merveilleuse occasion ! Un second but me taraudait l’esprit : aller voir (sur place) si tout ce que nos médias nous déversent sur la pomme reflète les réalités locales et ce que pense le citoyen qui comme vous et moi doit affronter la vie avec les moyens du bord. Et la nostalgie dans tout cela ? Il est clair que cet élément sous-entendait un tantinet mes sentiments. Toutefois cette nostalgie restant à dose homéopathique, ne vint jamais engluer les impressions et les situations vécues sur place. Bien sûr se retrouver face ou dans la maison où vous avez vécu quelques belles années de votre vie vous remue le cœur et les émotions vous submergent, mais l’accueil et la gentillesse de ceux qui vous reçoivent, vous permettent de vivre ces moments en douceur…
Vendredi 17 juillet 2009 : Le grand départ Suivant les suggestions de Laurent, la plupart des participants furent présents entre 07 h 15 et 07 h 30 à Zaventem. Accueillis par Daniel, secrétaire fédéral du MOC Wallonie Picardie qui s’assurera que tout était en ordre, nous fûmes ainsi dans les premiers à passer au guichet à bagages et enregistrements ; le contrôle de police effectué, nous débutâmes le voyage par l’absorption d’un petit croissant et une tasse de café…
Décollage : 11 h 40 ! : Les 10 h de vol permirent à plusieurs d’entre nous de faire plus ample connaissance.
Il fallut un « certain » temps; nous le mîmes à profit pour retrouver Laurent et son partenaire congolais Jean Pierre BASHENGEZI qui déployèrent leurs talents d’organisateurs efficaces et dévoués. Finalement, tout le monde retrouva ses « bilokos » et la sortie de l’aéroport se fit sans stress. Les véhicules taxis de la firme « La Colombe » nous attendaient et nous amenèrent à la mission KIRIRI, qui jouxte l’université du Burundi. Tous attendaient, les sœurs pour nous indiquer les chambres et les pères pour nous convier à un excellent repas. Nous y bûmes nos premières « PRIMUS » 72cc bien fraîches ! Premières retrouvailles sérieuses : ce goût amer et légèrement corsé caractéristique de cette bière. Enfin, après ce bon repas, un petit briefing nous réunit pour tracer le profil du lendemain puis nous retrouvâmes nos chambres pour y passer une première nuit sous les tropiques.
Samedi 18 juillet 2009 :
Vers 09 h 30, après être passés sur le pont enjambant la « grande Ruzizi », nous arrivâmes à KAVIMVIRA, poste frontière… Laurent et notre partenaire congolais s’occupèrent des formalités pendant que nous commentions un premier fait de bon augure: un groupe d’hippopotames aperçu dans la Ruzizi ! 10 h 25: Lever de barrière, sortie du Burundi et « no man s’land » pour en arriver vers 10 h 30 à l’entrée du Congo.
Passage par le service de police, puis la
vérification du service sanitaire et après une bonne demi-heure,
nous foulions enfin le sol congolais tout en fonçant (à du
Nous nous y rendîmes à pied et les premiers tours caméras de furent donnés! Une fête familiale avec chants avait lieu sur place. Nous ne résistâmes point. Caméras et appareils photos entrèrent en action… et cela nous valut nos premières tracasseries car l’ANR (Agence Nationale de Renseignements) s’inquiétait de voir cette ribambelle de blancs prendre des photos… Après une bonne heure perdue en palabres (nous avions toutes les autorisations signées de la direction de l’ANR de Bukavu) Jean Pierre et Laurent parvinrent à convaincre ces dignes représentants de la défense territoriale de nos intentions pacifiques.
Bref: après ces dégustations le vrai départ fut donné et après l’épisode « ANR », nous attaquâmes la route UVIRA-KAMANYOLA.
Plus loin on passe la rivière LURERIZI au km 72,5, un pont portique de 12 m enjambe la rivière. A divers endroits on est surpris par le tracé assez rectiligne de cette route qui ondule au sommet des petites collines. Un peu plus loin on passe la rivière LUTSHIMA et on laisse ensuite à notre gauche la route de LEMERA (point de départ d’une expédition effectuée par une équipe scoute de Bukavu aux vacances de Noël 1957). Après avoir franchi la LUVUBU nous arrivons au poste de LUVUNGI hyper peuplé qui s’étend de gauche à droite de la route. L’ancien poste de LUVUNGI a aussi beaucoup gonflé mais l’hôtel restaurant Bellevue a disparu du paysage. Au km 97,5 la rivière LUVIMVI est franchie mais 800 m plus loin, plus aucune trace de ce fameux hôtel « Les Bambous » et de sa célèbre piscine… Par contre, une démographie galopante y a provoqué une marée de cases, maison de torchis et autres.
Comme nous avions tout de même un certain retard dû entre autre au contrôle de l’ANR, nos responsables insistèrent pour que nous ne traînions pas afin d’arriver à une heure raisonnable à BUKAVU, d’autant qu’au retour, il était prévu que l’on prenne son temps pour les photos et pour les arrêts divers de « contemplation » des paysages… L’état des routes et les grimpettes assez ardues diminuèrent encore notre moyenne horaire ; la poussière rentrait partout. A certains endroits pas question de dépasser le 10km/heure. Enfin tout de même vers 17h30 nous avions franchi les 19 km d’escarpement. Il nous fallait passer par NYA NGEZI puis bifurquer vers BUKAVU. La route toujours aussi chaotique, mais avec moins de grimpettes, nous permit d’avancer plus vite et nous eûmes droit à un coucher de soleil sur le territoire de NYA NGEZI !
En effet, nous fûmes pris
dans une circulation indescriptible. Les immanquables files de
piétons chargés ou non de colis les plus divers rivalisaient
d’astuce avec un flot incessant de véhicules les plus
hétéroclites : voitures, camions, camionnettes, pick-up,
bicyclettes avec ou sans phares (au choix), caracolant d’un côté
à l’autre de la route pour éviter de tomber dans les trous et
nids de poules (d’autruches je devrais dire…) le tout
s’interpellant sans heurt, bloquant la circulation par une panne
intempestive… Tout cela est accompagné d’un phénomène récent :
une marée interminable de motos chinoises virevoltantes comme
une nuée de moustiques. Et pourtant malgré cet imbroglio
monstre, tout le monde reste calme et prend son mal en patience.
La moitié du tiers du quart de cela chez nous et c’est la
bagarre monumentale entre tous les conducteurs ! Chapeau à nos
chauffeurs respectifs qui calmement mais sûrement passèrent sans
anicroche à travers cette marée humaine.
En bas, nous arrivâmes
enfin au rond point de la KAWA !
Immense, celui-ci n’a plus rien de comparable avec celui que
nous avons connu. Grand comme le square MONTGOMERY, il grouille
de monde et de véhicules à toute heure du jour comme de nuit. Ce
rond point porte actuellement le nom
de « Place de l’Indépendance ».
Enfin, après avoir
traversé BUKAVU by night, nous arrivâmes au collège vers les
20h00. On nous attendait et la dernière grille restée ouverte se
referma bientôt et l’on nous dirigea vers nos chambres.
Dimanche 19 juillet
2009 : Visite du Collège !
Je n’étais pas le premier
mais pas le dernier non plus. Malgré la saison sèche, le soleil
montrait son nez à travers les nuages gris traditionnels mais
pas trop nombreux. Je remarquai à la mine réservée de ceux qui
étaient déjà là qu’un petit problème se posait. En fait, il n’y
avait que quelques tranches de pain pour 9 personnes mais en
plus, personne ne put déterminer le contenu des deux espèces de
thermos présents sur la table. S’agissait-il de café, de thé,
d’un mélange des deux ou du fond de cuve du percolateur après
nettoyage ! Au fur et à mesure de son arrivée, chacun passa le
test avec autant d’insuccès que le précédent. C’est la première
fois que je rencontrais ce problème, pourtant j’en ai fait des
camps chez les scouts et à l’armée ! Enfin, on aura quelque
chose de piquant à raconter en rentrant...
On déjeuna tant bien que
mal et pour boire on puisa dans notre réserve d’eau bouchonnée.
Un premier briefing
conclu que nous ne pouvions rester au collège dans ces
conditions aussi précaires. Le coup de grâce fut donné quand,
rentrant dans nos chambres nous trouvâmes celles-ci inondées
suite à la casse d’une canalisation d’amenée d’eau. Il fut donc
décidé de changer de crèmerie et de rejoindre la Procure
(initialement prévue pour nous loger) centre de logement de
l’évêché équipé pour recevoir des voyageurs dans de bonnes
conditions.
Instant émouvant quand
notre patriarche Joseph Van Belle écrivit un petit mot sur le
tableau de la classe de maternelle qu’avait fréquentée à
l’époque Bernadette DELVILLE, maman de Jérôme qui nous
accompagnait et qui se trempait ainsi dans l’ambiance que sa
maman avait connue toute petite fin des années 50.
Nous pûmes constater que
notre collège avait vachement vieilli, surtout en façade, et
qu’il avait beaucoup souffert du tremblement de terre d’il y a
quelques mois. En contrepartie, nous avons pu admirer l’énergie
développée pour faire disparaître les traces du séisme.
La tour de la
bibliothèque est entièrement refaite. Celle des maternelles est
en cours de réhabilitation et l’accès à cette tour sera bientôt
terminé. Venant de la ville, les parents pourront par une route
en arc de cercle déposer leurs enfants devant l’entrée en toute
sécurité et repartir facilement sans perturber la circulation.
Retour aux sources aussi
avec la visite de la salle des fêtes et la salle de
gymnastique ; que de souvenirs culturels quand on pense aux
nombres incalculables de spectacles de haut niveau qui eurent
lieu ici !
Je perdis un pari fait
avec
Revenant sur la
patinoire, nous pûmes constater que les balustrades avaient été
rénovées et ce grâce à l’intervention en grande partie de
l’association des anciens élèves du collège
Alfajiri qui, à BUKAVU et à travers le monde, a récolté
des fonds auprès de ses membres, les anciens diplômés, pour
venir en aide au collège. Je rappelle que les anciens d’avant 60
participent aussi à la réhabilitation de leur collège par des
actions menées au départ de la Belgique (dons, achat de dvd
racontant l’histoire du collège de 1950 à 1959 …).
Nous avons alors
découvert les nouveautés ! Il est clair qu’en 50 ans bien des
choses ont évolué. Ici aussi on n’échappe pas à la règle, tout
d’abord l’équipement audiovisuel a suivi son temps. Bien que
cela coûte très cher, quelques salles audio-visuelles ont été
installées. Ce que nous avons connu comme salle de jeu des
grands internes est devenue « salle informatique » où l’on peut
apprendre toutes les notions de base et surfer bien sûr sur le
net ! Nous avons été ravis de voir que la modernité de notre
collège ne laissait pas à désirer ! (note : Lors de son
ouverture ce fut un de nos accompagnateurs, Jean Jacques Ba
Murhandikire, qui prit les commandes
de cette salle jusqu’en 2005.)
Enfin, il fallut encore
avancer dans la journée, laquelle nous réserva encore bien des
surprises.
L’avant-midi étant quant
à lui bien avancé, l’unanimité se fit parmi le petit groupe et
nous nous dirigeâmes un peu plus bas que l’ancienne maison
Duchâteau où se niche un hôtel
moderne, bien caché mais très accueillant : l’hôtel HORIZON.
Nous fûmes très heureusement surpris de découvrir un
établissement d’une telle qualité et dont les prix n’étaient pas
excessifs ! Sa PRIMUS bien fraîche eut vite fait de satisfaire
nos gosiers assoiffés. Plus tard, d’autres endroits eurent
l’opportunité de nous séduire de manière similaire.
Pour 13h00, nous fûmes de
retour au réfectoire du collège. Nous eûmes l’occasion
d’échanger nos impressions de l’avant midi et de … patienter
jusque 14h30 pour enfin passer à table. Décidément notre cher
collège n’est pas préparé à recevoir des visiteurs (nous y
reviendrons plus tard). Entretemps, le père
deWilde, cousin de Jean Marie, était venu nous rendre
visite. Moment émouvant s’il en est car plusieurs d’entre nous
(dont Jean Marie) ne l’avait plus vu depuis 50 ans !
Je glisserai rapidement
sur le dîner pour en arriver à un événement particulier qui
survint ce jour-là. En effet, plusieurs d’entre nous furent
invités à une cérémonie d’adieu en hommage au père GALLEZ qui
rentrait définitivement en Belgique après une carrière de près
d’un demi-siècle de dévouement aux étudiants du collège. Etaient
présents les membres responsables de l’association des anciens
du collège accompagnés d’autres membres actifs. C’est là qu’une
grande joie me fut donnée car j’y retrouvai Léopold AÏSSI,
premier congolais « full black » dirions-nous,
a avoir fréquenté les cours au
collège en 1955. Les premiers Congolais mulâtres avaient été
admis en 1948 et beaucoup d’anciens les connaissent : il
s’agissait des frères FABRIZI. Revenons à notre ami Léopold qui
tout aussi ému que moi, me rappela nos rencontres chez les
scouts, il me rappela aussi que je lui avais appris à l’époque
les premiers accords de guitare et qu’une des chansons que
j’interprétais aux feux de camp était « le Soudard » de Jacques
Verrières. Il en fredonna les premières mesures… Nous fûmes
empreints tous deux d’une émotion indescriptible.
Nous voilà donc partis
plein d’entrain pour retrouver ce beach
mais là, la surprise fut moins bonne… Tout le long du chemin
tracé à l’époque par le bulldozer fin 1955 et qui courait entre
les quelques maisons de professeurs, ce ne sont plus que
constructions sauvages, immeubles à plusieurs étages qui
tiennent par miracle je crois au flanc de la colline. Le parking
aménagé en 58 près des installations bétonnées pour que les
parents aient plus de facilité pour venir nous rechercher
n’existe plus et à sa place : des maisons… Le collège est
d’ailleurs en procès avec bon nombre d’occupants de ces
constructions sauvages mais, corruption aidant… Je n’ose penser
quel bazar ce doit être lorsque la saison des pluies arrose tout
cela ! Le plongeoir est toujours là mais bien sûr, les planches,
les tôles ondulées et tout ce qui était métallique, tout cela a
disparu depuis belle lurette. Dommage, mais heureusement, il
reste la beauté du lac qui adoucit l’amertume que l’on ressent
lorsque l’on retrouve de tels endroits saccagés ainsi. Les
appareils ont bien fonctionné mais cette fois pour témoigner de
ce qu’est l’anarchie des constructions sauvages jumelée à un
urbanisme totalement incohérent et inefficace.
17h30 : retour au collège
de l’équipe beach et de l’équipe
DELVILLE qui de son côté fut reçue de manière inoubliable dans
leur ancienne maison occupée par l’archevêque.
18h00 : les bagages
rebouclés c’est à la fois soulagés mais avec un brin d’amertume
que nous allons prendre nos nouveaux quartiers à la Procure des
Missions qui se trouve être sur le terrain qui vit la création
du collège en 1938 sur le dessus de la KAWA avant qu’il ne soit
construit à l’endroit qu’on lui connaît aujourd’hui depuis
41-42 : la colline LUSHOZE, juste avant N’GUBA.
On m’attribue la chambre
4. Oh surprise, j’ai une salle de bain avec toilette incorporée,
un lit de qualité surmonté d’une moustiquaire bleue. Une table,
une chaise, un fauteuil et une armoire penderie complètent
l’ameublement. La prise de courant servit immédiatement pour la
recharge de toutes les batteries. Après ablutions agréables, je
me rendis au splendide souper qui nous attendait. Pommes frites,
frites, salades diverses, foufou, viande en sauce… tout fit
farine au bon moulin. Inutile de vous dire que la PRIMUS, la
MUTZIG et l’eau bouteille étanchèrent nos soifs. Les échanges
sur les événements de la journée fusèrent de toute part, le tout
arrosé de l’humour caustique de notre Jean-Marie en pleine
forme. Le chef calma nos ardeurs par un briefing bien structuré
et vers 21h30 chacun regagna sa tanière ayant enregistré les
consignes : lever 07h30, déjeuner 08h30, départ 09h30 !
Lundi 20 juillet 2009 :
Visite nostalgique
Le repassage par le
rond point de la Kawa, par le
carrefour de l’ancienne poste puis l’enfilade de l’avenue
principale fut l’occasion d’entendre fuser des réflexions
diverses du type : Ah, l’ancien cinéma, là la maison d’untel,
ici, l’ancien magasin « Bel Article » des van de
Werve…etc.
Notre première halte fut
au parking de la cure. De là, à pied, nous fîmes le tour par le
bas pour nous retrouver au pied de la double route montant à la
cathédrale. Là, coup de cœur devant les cyprès qui plantés en
1955 (avec 45 cm de haut), dépassaient maintenant les 10 m de
hauteur. Le parterre central couvert de canas de toutes les
couleurs est toujours là mais sans les canas.
La montée vers la
cathédrale se fit comme un pèlerinage. Repeinte depuis peu, elle
n’a pas trop souffert du séisme survenu il y a quelques mois.
Toute la gamme des émotions nous étreignit lorsque nous entrâmes
dans l’édifice toujours aussi grandiose et une multitude de
souvenirs nous revint à l’esprit : fêtes scoutes, messes de Noël
et Pâques, communions solennelles, confirmations, Fêtes - Dieu
et messes classiques du dimanche qui se partageaient avec celles
du collège ! Les appareils crépitèrent à nouveau. Remontés dans les 4x4, nous prîmes l’avenue conduisant à la résidence du Gouverneur car, dans cette rue avait habité la famille de l’ingénieur VERBOVEN, directeur de l’OCA qui construisit les villages de KATUTU et de BAGIRA. J’avais promis d’y passer et de ramener des photos de leur ancienne maison aux derniers membres de la famille.
De là, nous sommes allés
revoir la dernière maison où nous avions vécu. Là aussi,
l’accueil fut excellent et la visite agréable. Poussant plus
loin, nous retrouvâmes une des maisons où Jean-Marie avait logé
mais complètement remaniée. De l’avenue du Prince Régent (en
60), nous plongeâmes vers l’avenue du PLATEAU ; nous arrivâmes
au petit carrefour sur le coin duquel se situe la grosse maison
où ont habité les Vanderick, au
rez-de-chaussée et à l’étage, Mr Snyders, notre prof d’anglais.
Tournant à droite, nous longeâmes cette avenue du PLATEAU
toujours aussi ravinée et nous retrouvâmes à gauche au n°34, la
première maison où j’ai habité en janvier 56. Manque de bol, il
n’y avait personne ! Juste en face se trouvait la magnifique
villa qu’occupèrent les LIBBRECHT. Après palabre avec la
gardienne de maison et coup de gsm
avec le propriétaire actuel, on
pu rentrer et la visiter sous toutes
les coutures. Elle venait d’être rachetée et les travaux de
réhabilitation allaient commencer sous peu. Nous prîmes à l’aise
toutes les photos que nous voulûmes et j’en profitai pour monter
à la tour attenante à la maison et d’en haut y prendre des
photos de ma maison et celles de droite, occupées à l’époque par
les familles JADOT et BUYTAERT, tous deux professeurs en section
préparatoire. A l’époque, cette maison était la seule dans tout
BUKAVU à posséder une tour avec patio de détente au sommet. Par
précaution, nous étions passés au bureau de l’ANR (Agence
Nationale de Renseignement) pour bien montrer nos autorisations
de photographier.
Enfin, nous repartîmes
pour la « Botte » où l’on nous débarqua devant un hôtel en
construction mais dont le rez-de-chaussée avait déjà ses
cuisines opérationnelles ce qui fit que sur une belle pelouse, à
un mètre à peine du lac, nous avons dégusté la cuisine
congolaise sous des tonnelles rouges dignes du Club Med’ !
Gentille surprise que nous avaient réservée Laurent et ses
partenaires locaux.
Après cet excellent
repas, nous repartîmes vers le bout de la presqu’île
puis « pédibus cum jambis » on se mit à la recherche de
la maison où vécurent Willy CLAESSENS et ses parents.
Willy nous avait fourni
un document pompé sur « google
earth », nous pûmes donc trouver la
villa plus aisément. Là aussi, on nous accueillit gentiment et
nous eûmes l’occasion de constater que la réhabilitation de la
façade avant et ses abords était bien faite et présentait un
aspect très correct. Espérons que prochainement les
propriétaires mettront autant d’ardeur à réhabiliter l’arrière.
Grâce à lui nous avons pu
prendre toute une série de photos de l’endroit malgré la
présence de la police et de l’armée.
A 17h00, nous remontâmes
bien sagement dans les 4x4 et rentrâmes au bercail nous
débarbouiller. Le dîner fut avancé à 19h00 car à 20h30 nous
eûmes une conférence-débat sur la situation géopolitique du KIVU
face à la prédation de ses voisins immédiats et celles des
multinationales. Le conférencier, le père Didier de FAILLY,
spécialiste en la matière, nous montra où se trouvaient les
véritables enjeux du pays face à la corruption et au pouvoir de
l’argent… Il plaida ouvertement, arguments à l’appui, contre les
manigances d’un Louis Michel qui souhaiterait partitionner le
Congo (diviser pour régner : toujours d’actualité…).
L’heure tournant, nous
rentrâmes chacun dans nos chambres pour y passer une bonne nuit,
le lendemain étant une journée bien chargée aussi.
Mardi 21 juillet 2009
Visites spéciales
Aujourd’hui commençaient
les visites plus spécifiques. Nous commençâmes par la visite au
BDOM (Bureau diocésain des œuvres médicales) et la découverte
des activités de Maria MASSON et son équipe dynamique,
extrêmement motivée et surtout compétente. Ses laboratoires sont
proches de la Procure et de l’Université Catholique de BUKAVU
(UCB). Nous n’avons eu que la route à traverser pour lui rendre
visite. Les ateliers fabriquent des emballages pharmaceutiques,
des flacons et pochettes à plasma en tout genre. Malgré les
entourloupes pas très propres des multinationales
pharmaceutiques toujours aidées par le FMI qui les soutient,
Maria Masson et son équipe font face avec courage et
enthousiasme. Ce sont des entreprises locales de ce type, non
inféodées aux politiciens, qu’il faut aider contre les
prédateurs internationaux et la corruption locale.
Après celui-ci, un petit
repos nous fit le plus grand bien et vers 16h00, ce fut le
départ pour un super bain de foule dans le village de KADUTU,
commune homologue de celle de BAGIRA.
Arrivés au pied de
l’église, nous fîmes le tour de la place pour le souvenir car
plusieurs d’entre nous avaient participé à l’inauguration de
cette église nouvellement construite en 1958. Conduits par
Gustave, Gaudens, Jean Pierre et Jean Jacques, nous parvînmes
vers le dessus de la cité à travers un dédale de ruelles, entre
les cases et maisonnettes, entourés d’une foule d’enfants qui
clamaient leur joie de manière intense.
Le temps passait vite et
nous dûmes redescendre car nous étions invités à diner en ville
ce soir-là au restaurant de « Mama KINJA ». Situé à deux pas du
collège, il nous proposa un repas varié comprenant du poisson et
de la moambe aux arachides et non à
l’huile de palme… Vers 21h00 nous revîmes nos chambres avec
plaisir afin de nous reposer d’une journée bien remplie et nous
requinquer pour celle du lendemain !
Mercredi 22 juillet
2009 : les environs de BUKAVU !
Nous poursuivons la
visite par la porcherie qui nous surprit par sa propreté
irréprochable. Les porcs, contrairement aux clichés
traditionnels évoluaient dans des endroits tout ce qui y a de
plus « clean » et sans les odeurs caractéristiques d’auges
pataugées en tous sens. On aurait dit leurs soies peignées comme
à un concours agricole ! Les appareils crépitèrent encore. Les
bassins préparés pour la viticulture étaient curés et prêts pour
leur prochaine saison. Seul un petit dernier contenait encore de
l’eau pour la grande joie des canards du coin qui engraissent au
fil de semaines…
Jeudi 23 juillet 2009,
05h00 « Hurry
up ! » ; ablutions, vérification du petit bagage puis déjeuner.
Cela nous permit d’arriver au port de BUKAVU peu après 07h00 et
de nous installer à bord de la vedette non sans mal car dans un
premier temps nous fûmes séparés en deux groupes l’un à l’avant,
l’autre à l’arrière. Le groupe arrière dont je faisais partie
avec Bernadette et Xavier entre autre était broyé dans une marée
de personnes entassées sur la plage arrière de cette vedette
sans plus aucune place assise et en déséquilibre permanent.
Comme les Congolais ne voyagent jamais sans des tonnes de
bagages, nous étions tout bonnement submergés et au bord de la
crise d’arthrose aiguë… Après 5 minutes la situation devenait
intenable mais heureusement, Gustave, revenu de la proue, nous
fit débarquer et réembarquer à l’avant où des sièges étaient
même prévus ! Ouf nous échappions au « voltaren ».
Au vent, les KW furent les bienvenus en ce début de matinée pour
couper le petit vent froid venant du large…
Nous constatons aussi un
trafic important sur ce lac : pirogues à moteur ou non, bateaux
de pêche à balanciers pour le « Ndakala »,
vedettes, péniches, … tout se trouve sur le lac KIVU. Presque
deux heures de croisières furent nécessaires pour aborder
l’île IDJWI à
l’embarcadère de MONVU. Comme d’habitude, une foule haute en
couleur s’entrecroisait, une multitude de marchands de fruits et
légumes attendaient le client… Les célèbres ananas de l’île
IDJWI y tiennent toujours la vedette. Nous débarquâmes et après
une petite marche de dix minutes, nous parvînmes au
guesthouse de la mission. On y
déposa les sacs et de suite, nous allâmes visiter l’hôpital de
l’endroit pendant que les sœurs
nous préparaient un solide déjeuner.
Vers 14h45, nous vîmes
venir sous l’vent à nous (non pas une frégate comme dans la
chanson) une pirogue à moteur qui devait nous emmener tous pour
un périple d’une bonne heure, vers le domaine de KASHOFU géré
par la congrégation des Sœurs de la Compagnie de
Marie.
Par rapport à la vedette
du matin, les impressions furent assez différentes sur cette
coquille de noix mais elles n’en furent pas moins très agréables
car, nous étions plus proches de l’eau. A nouveau : des paysages
de rêves, des eaux calmes, le ronron du moteur et le clapotis de
l’eau sur la coque, tout se ligua contre la résistance de notre
Laurent national qui se laissa bercer dans les bras de MORPHEE.
Sa voix caractéristique
et son accent espagnol en imposent. Sa détermination sans bornes
n’a d’égale que sa gentillesse, sa foi et son souci du bien des
autres.
Après notre installation
dans un bloc assez coquet réservé aux visiteurs, nous lui
emboîtâmes le pas pour une visite guidée de son institution.
Enseignement technique, professionnel et général, rien ne la
rebute ! Les uniformes pour tous les petits élèves sont déjà
prévus pour la rentrée. Les classes sont d’une propreté et dans
un ordre impeccable. Les constructions en cours sont suivies de
près afin que ce soit opérationnel en temps voulu. Le domaine
est vaste et bien entretenu malgré les moyens limités de
l’endroit. Sans beaucoup de moyens, elle parvient encore à payer
ses professeurs (que l’état oublie souvent). Pour y arriver,
elle a trimé pendant des mois mais a enfin trouvé une formule de
savon assez agréable au toucher qu’elle fabrique artisanalement
et qu’elle vend au gens de l’île. Don Bosco peut dormir
tranquille, il a fait des émules à IDJWI !
Après cette excellente
soirée passée dans cette grande convivialité, nous regagnâmes
nos chambres car le lendemain : lever à 05h40 ! Petite
remarque : chacun fit sa provision de savons et sœur
Adéla y fit son beurre…
Vendredi 24-07-2009
Après un excellent petit
déjeuner bien plaqué de confiture et le réconfort d’un café
délicieux, nous fîmes nos adieux à sœur Christine et sœur
Adéla et redescendîmes vers
l’embarcadère ou notre piroguier nous attendait déjà soucieux de
partir tôt pour éviter la formation de vagues.
L’embarquement se fit
allègrement et parés de nos gilets de sauvetage « rouge vif »
nous entamâmes la traversée du lac vers KATANA.
Petit à petit nous
avancions et KATANA se profila à l’horizon. Jean-Marie qui était
resté à Bukavu pour un petit problème de santé vint nous
rejoindre au mini-port sur le territoire de la FOMULAC. Seul
avec le chauffeur et sans bagage, il a tressauté sur la route à
qui mieux mieux le véhicule n’étant pas rempli. Enfin, après
débarquement, on fit nos adieux au pilote et nous marchâmes vers
le dessus de la colline où se trouvent l’hôpital de KATANA et
les bâtiments de la FOMULAC qui abritent aussi une savonnerie.
Ici changement radical
par rapport à celle de sœur Adéla :
pas de savon fait main mais bien une installation ultra moderne
grâce à l’intervention de « Louvain coopération et
développement ». Nous avons pu constater ici aussi que les dons
de cette association étaient bien utilisés. Cette énorme
propriété de la FOMULAC comprend non seulement la savonnerie
mais aussi et surtout un grand institut d’enseignement médical
(IEM) ainsi qu’un hôpital important.
Nous redescendîmes sur
KAVUMU pour faire quelques courses relatives à notre pique-nique
puis nous montâmes jusque M’BAYO pour y visiter l’usine à thé
qui trône au milieu de plantations. Des légions de « génies »
mécaniques et électriques veillent sur ces ouvriers qui,
convaincus de leur métier, font tourner cette usine avec les
moyens du bord ! (Il est clair que AIB-Vinçotte
ne doit pas passer par là !). L’ingéniosité de ces gars leur
permet de compenser le manque de matériel moderne et de faire
tourner un matériel qui date encore je crois de notre temps ! Il
est dommage que les prix écrasés que leur imposent les
grossistes étrangers des pays « voisins » les coincent dans leur
développement et les empêchent de se moderniser…
Une fois de plus il est à
déplorer que les entreprises congolaises soient inféodées aux
prédateurs internationaux. Si la volonté politique existait, ce
thé sortirait complètement manufacturé et prêt à la consommation
locale en quantité valable… Nous reçûmes chacun en souvenir de
la visite un paquet de thé et nous prîmes congé.
Notre pique-nique fut
pris dans une magnifique propriété faisant partie du complexe de
l’usine. Après un peu de repos, nous reprîmes la route pour nous
diriger vers l’entrée du Parc National du KAHUZI-BIEGA afin
d’aller nous recueillir sur la tombe d’Adrien DESCRIJVER,
cofondateur du dit parc, défenseur très actif de la présence des
gorilles dans la région et excellent pilote. Décédé d’un
incident cardiaque à 50 ans, Adrien qui fut notre collègue au
collège dans les années 50, fut aussi un grand ami de Bernadette
et de son mari dans les années 70.
Après cet arrêt
commémoratif, nous revînmes sur la route que les anciens
appelaient la « route de Stan » (actuellement « KISANGANI) puis
nous repiquant sur la route de GOMA-BUKAVU, nous pûmes goûter du
tronçon fraîchement rénové et asphalté par les Chinois jusqu’à
BUKAVU. Un problème réapparut aussitôt : la tendance à rouler
trop vite car les chauffeurs, lassés du traitement infernal des
routes de montagnes se défoulaient allègrement ! Au km 18,
Bernadette nous indiqua l’endroit d’une ancienne plage qui
durant des années 70 servait de lieu de villégiature aux
BUKAVIENS.
Samedi 25-07-2009
Dernier jour à BUKAVU »
Déjeuner 08h00 ! Cool…
nous voulions que ce dernier jour à BUKAVU soit relax mais que
chacun y trouve son compte afin de ne pas quitter la ville avec
un arrière goût de trop peu…
Ce fut un pari réussi
pour moi tout au moins mais, j’ai bien vu dans le regard des
autres en fin de journée que tous étaient ravis.
Je commençai la journée
en retournant à 09h30 au 34 avenue du Plateau. Mes espoirs
furent comblés, non seulement il y avait quelqu’un mais on me
permit de faire le tour de la maison de prendre toutes les
photos que je voulais aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Cette visite confirma l’impression que j’avais eue de la tour de
la villa LIBBRECHT. La restauration était excellente et cette
maison connaissait vraiment une seconde vie. Bien sûr,
l’explosion démographique avait provoqué le morcellement de la
parcelle où mon frère et moi jouions avec notre berger allemand
et quelques mètres derrière la chambre de mes parents s’élevait
un mur de plusieurs mètres de haut. La
barza avait disparu au profit d’un agrandissement du
living mais en finale, on peut dire que face aux contraintes
rencontrées, les propriétaires s’en sont sortis avec
excellence !
Un peu plus loin, je
retrouvai la maison occupée à l’époque par la famille
Gilon. J’y fus reçu par une
religieuse très sympathique, enchantée de notre visite et qui
nous fit faire le tour de la propriété restée impeccable et bien
entretenue. A côté, la maison habitée par la famille Laurent
était en pleine reconstruction, on y ajoutait même un étage.
J’exultais, mes objectifs
étaient atteints. Je demandai alors qu’on me dépose au collège
qui se trouvait à deux pas où j’avais rendez-vous avec le père
de FAILLY qui put me faire accéder aux archives de notre fameuse
revue « Orientation ». Durant une heure et demie je
photographiai les couvertures et les éphémérides de tous les
exemplaires présents dans les grosses fardes de protection.
Quand on sait qu’Orientation vit le jour en 49-50, à raison de 5
à 6 par an, cela fit un fameux paquet de photos (vive le
digital !). Je n’avais pas malheureusement le temps de prendre
tous les articles mais je garde l’espoir que quelqu’un prendra
la relève et mettra sur CD ou
DVD ce patrimoine intellectuel émanant d’équipes de
jeunes très motivés. Durant cette prise de photos, nous eûmes
droit à l’arrivée et au départ de l’énorme hélicoptère de l’ONU
qui pollua l’atmosphère un certain temps. Etant donné le
coefficient important d’inutilité de ces Onusiens on se demande
encore le pourquoi de ce gaspillage de kérosène…
Malheureusement, les
aiguilles tournent et il fallut se quitter car une halte avant
16 heures était prévue au magasin LIKEMBE pour achat de
souvenirs d’origine valable. Pendant que durèrent les adieux
avec Marc, j’en profitai pour photographier la carte des
boissons, les prix des chambres et les prix des plats ; je lui
promis de faire sa pub en Belgique et je ne m’en cache pas.
On fila donc vers le
centre ville au LIKEMBE et là :
razzia sur la schnouf ! Bien achalandé, ce magasin permit
a chacun de trouver ce qu’il
cherchait ; merci aux organisateurs.
Une dernière étape nous
attendait : Gustave nous invitait à prendre l’apéro chez lui.
Nous fîmes ainsi connaissance avec sa grande et belle famille.
Nous passâmes un excellent moment et nous eûmes la surprise
d’être rejoints par Elysée, notre adjoint au gouverneur, dans la
plantation duquel nous devions passer le lendemain ! Vin,
whisky, bière, softs et « kalangas »,
tout nous fut proposé et servi. Echanges chaleureux entre gens
de bonne volonté ; voila comment je
qualifierais cette soirée.
Après un souper bienvenu,
nous retournâmes en chambre préparer nos sacs car demain nous
quittions Bukavu définitivement ! 23h15, extinction de mes feux.
Je passais ma dernière nuit sous la belle moustiquaire bleue à
laquelle je commençais à m’habituer.
Partis pour de bon, nous
repassâmes sans nous arrêter à MUGOGO et bifurquâmes vers
KAKONO. Nous sommes repassés à côté de ces immenses champs de
légumes qui s’étendent à perte de vue dans cette plaine protégée
par de hautes montagnes. Les routes bien larges mais toujours
aussi douloureuses étaient traversées à de nombreux endroits de
rivières enjambées par des ponts formés de troncs d’arbres
simplement juxtaposés. Au chauffeur à bien viser…
Etables impeccables,
parcelles cultivées, d’autres en friche, légumes d’un côté,
fraisiers de l’autre, plantes médicinales,
Aloë Vera…, on ne savait pas où donner des yeux. Même si
les délimitations des parcelles ne faisaient penser en rien aux
jardins français tirés au cordeau,
on ne pouvait qu’admirer la volonté avec laquelle ces
gens se démenaient pour réaliser un projet concret dans cette
nature généreuse du KIVU. D’autres parcelles attendaient d’être
retravaillées car ayant donné le fruit de leur récolte peu
avant. Il est rassurant de constater le courage et la volonté de
ces Congolais qui veulent mettre en valeur leur terre si
fertile.
Après le tour du
propriétaire, nous fûmes invités à passer à table. Un bon vin
d’Afrique du Sud amena une petite variante à la PRIMUS sans
toutefois la détrôner. Des prunes du Japon vinrent agrémenter la
fin du repas copieux et agréable. Certains d’entre nous se
payèrent le luxe d’une petite sieste dans ces fauteuils type
« Louis caisse » que nous avions connus « in
illo tempore »
et qui sont encore bien présents aujourd’hui. Ces fauteuils ont
le double avantage d’être relaxant et d’avoir deux bras larges,
plats et horizontaux, permettant d’accueillir nos verres de
rafraîchissement.
Pour rejoindre NYA NGEZI,
nous eûmes la surprise de découvrir un escarpement de toute
beauté dont j’ignorais l’existence : celui de MUKUNAMWA. Ce fut
une succession non stop de paysages
splendides formés de montagnes abruptes et de précipices
vertigineux. Des choses surprenantes s’y trouvaient telles ces
maisons accrochées à flanc de montagne et uniquement
atteignables par des chemins de chèvres. Parfois au fond de ces
précipices on apercevait de petites exploitations ; quel travail
pour amener le fruit de leur labeur à la route ! Les appareils
et caméras chauffèrent encore…
Lundi 27 juillet 2009
À
NYA NGEZI l’électricité fait souvent défaut, mais par
contre, l’eau y est en abondance. Du coup on y voit l’arrosage
quasi permanent de parcelles verdoyantes ! J’eus tout le temps
de méditer sur ce sujet entre ma chambre et la salle de
déjeuner.
Excellent café, confiture
locale succulente, du bon pain, que faut-il de plus pour nous
mettre en train !
Après un dernier regard
pour se souvenir des Frères assassinés par les sbires de KAGAME
en 1996, nous saluâmes nos hôtes et partîmes vers notre premier
objectif de la journée : la visite d’une briqueterie. C’est avec
admiration que nous vîmes les ouvriers travailler avec une
dextérité affermie la terre à brique. L’élaboration du ou des
fours nous fut expliquée. Un autre sujet d’ébahissement fut pour
nous le transport à dos de femme et d’hommes des briques cuites
vers leur lieu de stockage avant départ en camion vers les
différents centres qui ont commandé ces briques. Nous pûmes
juger à quel point ces travaux de portages de briques sont
lourds et ardus et pourtant, quantité de femmes y participent
pour se faire un peu d’argent : 200 francs congolais pour 100
briques amenées à la route ! Beaucoup d’échanges eurent lieu
entre les travailleurs, leurs responsables et nous. Il est déjà 09h00 ; go !
Quels précipices mon
Dieu, nous en avions des frissons surtout quand notre doyen
Joseph jouait au cabri trop près du bord ! Quelle énergie ce
Joseph !
De formidables et
grandioses, les paysages devinrent sublimes dès que la RUZIZI
fit son apparition. Notre ami Gustave nous montra l’endroit où
le CONGO envisage d’installer la centrale hydroélectrique
« RUZIZI 3 ». Il nous expliqua que cela ne plaisait pas aux
« turbulents voisins » car entièrement aux mains des Congolais,
ils ne pourraient avoir la main mise sur l’énergie et ennuyer
les Congolais comme ils le font maintenant…
De petite bourgade en
1960, BUGARAMA est devenue un centre s’étendant à perte de vue
sur le côté est de la RUZIZI jusqu’au poste frontière. Il en va
de même vers KAMANYOLA étendu lui aussi à perte de vue mais où,
avec la meilleure volonté du monde, nous ne pûmes retrouver la
trace de notre fameux hôtel avec piscine et restaurant « Les
Bambous » et qui voyait défiler nombre de
Bukaviens les samedis et dimanches.
Avec cette aura que lui
apporta le fait d’armes de MOBUTU, KAMANYOLA est devenue une
énorme cité. Elle s’étend carrément jusqu’au pont sur la LUVIMVI
qui était situé à plus ou moins 800 mètres de l’hôtel des
« Bambous » complètement disparu et à la place duquel des flots
de petites maisons ont été construites.
On reprit la route et
nous arrivâmes à SANGE, réputée pour ses
michopos, brochettes de chèvre cuites au barbecue. C’est
succulent pour celui que le goût de chèvre ne dérange pas. Comme
nous n’étions plus qu’à une bonne heure d’UVIRA, et que la route
était en bon état, la majorité opta pour un pique-nique au resto
«La Chandelle » dont nous avions un bon souvenir.
On continua donc. La
longue route s’étirait droit devant nous comme un ruban de
couturière qui se perd au loin.
Et puis ce furent ces
fameuses sources d’eaux chaudes peu avant UVIRA où dans le plus
simple appareil quelques personnes n’hésitaient pas à se
laver…Par décence, nous restâmes du côté des hommes…
Déjà en fait sur le
territoire d’UVIRA, nous venions de dépasser le « Village
d’enfants SOS Uvira ». On passa
au-dessus de la rivière RUNINGO et puis de la KILIBA. Laissant à
notre gauche la route de KAVIMVIRA et la frontière burundaise,
nous entrâmes franchement dans l’agglomération d’UVIRA.
Suite à un petit twist
dans l’organisation, nous allâmes nous installer directement à
l’hôtel du Lac. Là, malgré la modernité apparente de cet hôtel,
les fléaux locaux reprenaient le dessus : pas d’eau, pas
d’électricité…etc.
Enfin, optimisme de
rigueur, nous partîmes vers le bar « Les Chandelles ».
Malheureusement pour nous, c’était son jour de fermeture, mais
notre partenaire Jean-Pierre se démena et parvint à nous trouver
boissons et nourriture.
Pour suivre le programme
de la journée, nous fûmes reçus au port de KALUNDU par la
direction et son équipe dynamique. On put visiter les quais, les
installations portuaires et les bureaux. Ici aussi, l’accueil
fut chaleureux et les explications données à profusion.
De là, nous partîmes
rendre visite à l’association « Les enfants d’UVIRA », soutenue
fortement par plusieurs participants du premier groupe.
Moments émouvants où l’on
se rend compte de la soif d’apprendre de ces jeunes ! Dans le
local surpeuplé, ces enfants et jeunes gens travaillaient dans
un calme étonnant que bien des professeurs belges ne connaissent
plus même avec des classes de 10… Et nous étions en période de
vacances !
Après ces visites
intéressantes, nous regagnâmes nos chambres pour ablutions plus
que nécessaires. Et là, nous arrivons pour entendre « Y a pas
d’eau patron ! ». Ce fut à nouveau l’empire de la débrouille :
bassin d’eau, lampes de poche, bougies… On se dépêcha avant la
tombée de la nuit. Après une heure, tout le monde se présenta
tout à fait rafistolé et habillé de frais ! On nous invita à
passer à l’arrière du bâtiment, au resto en plein air. Là, il
fallut attendre un tantinet car, comme ce n’est pas là qu’on
devait loger, l’intendance fut prise de court. Grâce à
l’opiniâtreté de notre ami Jean Pierre et au dévouement de deux
serveuses de l’hôtel, nous eûmes droit à un excellent souper où
l’on retrouva ces fameuses « michopos ».
Des boissons bien fraîches désaltérèrent l’assemblée et quelques
solides coupures de courant vinrent la pigmenter … puis dodo !
Le lever prévu pour 07h00
fut respecté et à 08h00, le déjeuner fut apprécié. Vers 09h30,
les véhicules de « la Colombe » chargés, nous fîmes nos adieux à
UVIRA et prîmes la route de KAVIMVIRA pour passer la frontière.
Et là, au poste même nous eûmes la surprise de voir revenir de
BUJUMBURA tout un convoi bourré d’anciens étudiants du collège
qui rentraient sur BUKAVU après avoir assisté au colloque
international des anciens diplômés des collèges jésuites à
travers le monde et qui s’était tenu à BUJUMBURA. Parmi eux, je
retrouvai Léopold AÏSSI que j’avais vu 9 jours avant au collège
lors du cocktail d’adieu au père GALLEZ. Heureuses
retrouvailles, échange de propos, enfin le bonheur de se
retrouver ! Du coup les formalités administratives dont
s’occupaient nos partenaires congolais nous semblèrent rapides
tellement nous papotions allègrement.
A notre tour nous
reprîmes la route mais pas pour longtemps car sur le pont de la
« GRANDE RUZIZI » nous vîmes que les hippopotames musardaient
encore au même endroit qu’en passant 10 jours plutôt. On
s’arrêta pour une séance photos. C’est là que les vrais zooms
servent…
Il était alors midi… Les
apéros ne tardèrent point ; la douceur d’un gin –
maracudja
rivalisa avec celle d’autres breuvages tout aussi
séduisants.
Après cet excellent
repas, on continua vers KIRIRI, centre des pères jésuites où
nous avions logé en arrivant ; le souhait d’une bonne sieste
nous tenaillait. Seuls, Jean-Marie et Jean-Louis, chargés de
mission, partirent à la recherche de la maison où l’épouse de
Jean Marie avait passé sa jeunesse. Ils la trouvèrent et à
nouveau furent enchantés de l’accueil reçu.
Vers les 17h30, reposés
et rafraîchis, nous fîmes le tour de l’université attenante.
Celle-ci est en fait l’ancien collège interracial que nous
avions bien connu lors de sa construction dans les années 50.
Note : Ce collège fut
« piqué » aux pères Jésuites par l’état BURUNDAIS et maintenant
qu’il est dans un état « proche de l’Ohio », ce gouvernement
ayant des états d’âme, voudrait le leur restituer, à charge bien
sûr à nos bons pères de le réhabiliter à leurs frais et de
rafistoler tout ce qui a été démoli… Comme c’est gentil !
Cette visite fut
effectuée au pas de course le soir tombant très vite. Il faisait
bien noir quand nous réintégrâmes KIRIRI où l’on nous attendait
pour notre dernier souper sur le sol africain. Le père recteur
avait fait mettre les petits plats dans les grands et
accompagnant une équipe de jésuites rentrant en Belgique dans le
même avion que nous, nous appréciâmes le bon vin et la bonne
table que nous avaient préparée les
sœurs de la mission.
22h00, au pieu ! On
visiterait mieux l’unif demain…
Mercredi 29 juillet
2009 : dernier jour sur le sol africain !
Comme promis le père
Gallez nous fit faire le tour « en
plein jour » cette fois de l’université et si déjà la veille
nous avions pu apprécier la majesté du site, nous pûmes
constater que l’architecture était d’avant-garde pour l’époque
de sa construction et que maintenant encore, malgré le poids des
ans, cela époustoufle encore tout architecte ou ingénieur qui se
respecte. En effet, l’architecte qui conçut les bâtiments s’est
basé sur l’idée de la flèche de l’expo 58 à Bruxelles ! Ce style
se voit surtout dans la grande chapelle et laisse pantois le
visiteur… Comment cela tient-il ? … et pourtant ça tient
toujours sans problème.
Située à un endroit
privilégié, la stèle commémorant l’événement surplombe tout un
paysage superbe au milieu duquel coule une rivière assez large
qui part se jeter dans le TANGANYKA un peu plus loin. Présentant
bon nombre de bancs de sable puisque nous sommes en saison
sèche, elle doit certainement être tumultueuse lors des pluies ;
les berges ravinées à souhait le prouvent.
Un dernier regard à ce
magnifique panorama, une dernière photo et notre dernière
randonnée s’achève…
![]()
Ils arrivèrent bientôt
mais cela paraissait ne pas être la grande forme.
14h00, il n’y a rien à
faire, le temps avance et il fallut songer sérieusement au
départ. Adios farniente et
embarquement pour rejoindre KIRIRI afin d’y boucler nos bagages
et faire nos adieux aux pères.
Craignant l’overbooking,
Laurent souhaita que nous fussions à l’aéroport vers 15h30.
Malgré son avant midi de
repos, la prise d’imodium et de
motilium, Jean-Marie s’affaiblissait
de plus en plus et le service médical alerté, le pris en charge
et l’emmena à l’hôpital afin d’y être suivi, sa déshydratation
étant trop forte. Bien soigné à l’hôpital et choyé par les
jésuites, Jean-Marie accompagné de son beau
frère (autorisé à l’accompagner) regagnèrent Bruxelles
deux jours plus tard. Quant à nous, nous avons suivi pas à pas
toutes les péripéties dues aux formalités. Quelques sueurs
froides nous coulèrent dans le dos quand on s’aperçut que Joseph
avait passé trop vite un contrôle et qu’il lui manquait donc un
papier ! Devant son grand âge, les agents réalisèrent qu’il ne
s’agissait pas d’une quelconque fraude
et tout rentra dans l’ordre. Un second incident fit
grimper la tension lorsqu’on s’aperçut que la carte
d’embarquement de Xavier avait tout simplement disparu ! En
fait, elle était restée collée derrière une autre, mais il
fallut un certain temps pour s’en rendre compte.
Une fois les bagages
passés et les formalités terminées, nous passâmes dans la grande
salle d’attente et comme son nom l’indique… nous attendîmes
l’arrivée de notre avion. Si grâce à notre arrivée à 15h30 nous
avons évité l’overbooking, nous dûmes patienter de 16h30 à
20h30 avant de voir atterrir notre avion.
Heureusement il y avait
encore des rafraîchissements au bar et des magasins de
souvenirs ; il y avait même un mini supermarché bien achalandé
et enfin, un « tax free shop » mais
pas bon marché du tout ! Durant ces quelques heures, nous pûmes
commencer à échanger nos impressions, nous rappeler certaines
situations et évoquer l’un ou l’autre moment particulier.
Nous venions de passer 12
jours ensemble dans la joie, sans heurts, mêlant nos
impressions, nos émotions et nos fatigues… et nous étions en
train de passer nos derniers moments de communauté. Je ne saurai
jamais assez remercier toute l’équipe du bonheur que j’ai
éprouvé en vivant avec elle cette aventure.
Que ce soit Laurent avec
sa grande compétence et son calme rassurant, nos amis congolais
au dévouement remarquable et les autres membres participants
toujours souriants et de bonne humeur ; tous ont contribué à
faire de ce périple un voyage inoubliable et remarquable. Et
puis, tout se passa très vite malgré les attentes successives…
On fit la file pour sortir du « guest
house », une autre pour monter dans l’avion et là nous fûmes
dispersés à travers le zinc comme nous ne l’avions pas été à
l’aller. Enfin, il fallait commencer à s’habituer à ne plus être
côte à côte. De toute façon, la nuit nous attendait et ce qui
devait arriver arriva. Dès le repas terminé, je m’endormis et ce
n’est pas le bruit des réacteurs qui m’en empêcha ! Le confort
des sièges, me faisait déjà oublier mon arthrose…
Après quelques heures de
sommeil, je revins au jour un peu avant 06h00. On servait les
petits déjeuners !
La dernière heure de vol
passa malgré tout assez vite, un dernier tour auprès des
copains, un dernier petit mot et l’affichage « attachez vos
ceintures » s’alluma. Les roues prirent contact avec le sol à
07h17… L’aventure se terminait.
Bagages récupérés, police
d’aéroport satisfaite et douane passée (allégrement, je dois
dire…), les portes automatiques nous laissaient passer dans le
hall d’arrivée où les diverses familles attendaient. Et là…
après un dernier au revoir et s’être bien promis de rester en
contact, chacun partit vers sa destinée. Grâce à internet, aux
gsm et à la poste, c’est promesse
tenue : plusieurs d’entre nous se sont déjà revus et ce n’est
pas fini puisque prochainement une grande rencontre réunira les
deux groupes qui partirent en juillet.
En guise de conclusions
Deux voies s’offrent à
moi en fin de rédaction de ce récit, l’une est un flot de
remerciements, l’autre un flot de souhaits et d’espoir.
Merci à toi Laurent qui
organisa de main de maître ce voyage et qui sut à tout moment
nous écouter, nous rassurer et nous diriger.
Merci à vous, Gustave,
Gaudens, Jean Pierre et Jean Jacques, qui chacun à sa manière
contribua à rendre ce périple intéressant, enrichissant et
souvent émouvant. Merci de nous avoir permis de sentir battre le
cœur des Sud-KIVUTIENS, de palper la
volonté farouche de ces personnes qui broyées par plusieurs
guerres successives qu’ils n’ont jamais demandées, se relèvent
et repartent d’un bon pied.
Merci d’avoir pu
constater que les KIVUTIENS prenaient conscience de leur
savoir faire, de leur personnalité
et qu’il était temps qu’ils décident eux-mêmes de leur sort en
éradiquant progressivement tous les parasites internationaux qui
sont venus les dépouiller et non améliorer leur sort (comme le
prétend Mme BRAECKMAN dans un de ses derniers articles).
Merci d’avoir pu vérifier
l’œuvre immense que les congrégations religieuses continuent à
accomplir sur place, n’en déplaise à tous ceux qui distillent
chez nous l’idée que l’Eglise n’a fait qu’engendrer
discriminations et dissensions.
Merci d’avoir compris que
l’initiative privée est le ferment qui permettra au peuple de
progresser.
Le fait d’avoir pu me
rendre sur place dans ces conditions m’a aussi permis de voir
les choses de l’intérieur et de constater ce que je soupçonnais
depuis longtemps : nos médias nous tirent en bouteille et nous
font avaler n’importe quoi !
Merci au MOC d’avoir
pensé avec les mutuelles chrétiennes de Tournai à fonder sur
place cette dynamique de mutuelle et de voyages solidaires.
Face à tout ce que nous
avons vu, je ne puis que souhaiter « bon vent » à nos amis
Kivutiens.
Je souhaite qu’un peu à
la fois, mais sûrement, ils sortent du marasme de la corruption
dont le couvercle toujours présent commence à se fendiller
par-ci par-là grâce à la fermeté de certains citoyens honnêtes.
Je souhaite évidemment
que le nombre de ceux-ci continue à croître.
Je souhaite aussi qu’une
volonté farouche leur permette de reconstruire cette magnifique
région qui a tant à rendre à ses habitants et à proposer aux
visiteurs.
Je souhaite instamment
que certains voisins, soudoyés par des multinationales sans
scrupules, cessent de harceler et de mijoter des coups tordus
envers cette région merveilleuse du Kivu.
Enfin, je souhaite qu’une
paix durable donne l’opportunité à nos amis de se développer à
leur guise et de prouver leur capacité à gérer leur sort.
Je terminerai en
remerciant la Providence de m’avoir donné l’occasion à près de
70 ans de faire ce magnifique voyage. Si Dieu me prête vie et
santé, j’espère pouvoir retourner encore une fois revoir cette
si belle région.
Je dédie tout
particulièrement ce récit aux membres de l’équipe à savoir :
Delville Alain, Delville
Xavier, DESMANET Louis Jean, DESSY Jérôme, LIBBRECHT Jean Marie,
STICHELBOUT Bernadette, VAN BELLE Joseph ; à notre
organisateur : Laurent VELGHE et à nos amis accompagnateurs
congolais : BAGALWA MURHANDIKIRE Jean-Jacques, BASHENGEZI Jean
Pierre, LUNJWIRE Gustave, MAHESHE GAUDENS, ainsi qu’à Elysée
adjoint au gouverneur et son épouse Félicité.
Ing
Franz Ansieau
MSc - Retraité
Addendum
Carte 1 : de BUJUMBURA à
l’île IDJWY
Carte 2 : Périples autour
de BUKAVU
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